Sultanat de Tadjourah : Troisième et dernière étape du processus de règlement de l’affaire du «Bilou» (crime de sang).
«Après l’opération de rassemblement d’urgence et de la mise à l’abri de tous les hommes valides et majeurs de la tribu du meurtrier présumé contre d’éventuelles mesures de représailles venant de la tribu de la victime, après le processus de mise en application des différents articles du «Mad’a» (textes législatifs) de l’ensemble Afar, l’ultime étape de cette affaire qui retient l’attention de tout un pays, fut la rencontre physique des parties engagées - inscrite sur le registre de réconciliation ….».
C’est vers 15 h heure locale, ce jeudi 5 mars 2020, que les Sages du «Miglis» se mettent au travail, assistés de jeunes bénévole de la célèbre et paisible Cité communément appelée «Tadjourah la blanche». La première étape de cette délicate opération fut – après une minutieuse fouille au corps -, l’installation le long du trottoir qui jouxte la résidence du défunt Sultan Abdoulkader, des membres de la tribu «Daaba»-Meela»»
Dès que le feu vert est donné par les organisateurs, les «Dahlalis» quittent la résidence du Vizir - où ils étaient placés en quarantaine pour d’évidentes raisons de sécurité -, pour se rendre sur les lieux où les attendent – majestueusement -, les membres de «Daaba-Meela», placés sous haute surveillance jusqu’à la fin de cette ultime et décisive démarche.
Ce déplacement s’effectue à «quatre pattes» sur une distance de 200 mètres. Ce geste si singulier, qui paraît humiliant, exécuté par des innocents de surcroît, n’a rien absolument rien de tel car, il est l’un des principaux éléments, sinon le principal, qui scelle la réconciliation entre les belligérants .
Dans ce contexte précis, les principales tribus qui animent et qui dirigent le «Miglis» - sous l’incontestable autorité du Sultan -, jouent des rôles propres à chacune d’elles ! C’est Monsieur Aboubaker Mohamed Bourhan Kassim, de la tribu Asssa Ableh et de la fraction «Kassimto» qui est en tête des 57 personnes qur ouvre la progression dans les conditions physiques annoncées.
Rappelons Aboubaker Mohamed Bourhan est dans son rôle jusqu’à l’arrivée de la colonne sur les lieux du rendez-vous.
Après que les 57 personnes aient imploré le Pardon, c’est un autre acteur qui entre en scène. Il s’agit de Monsieur Houmed Barkat Siradj, de la tribu «Assa Ableh» lui aussi, mais de la fraction «Ounda Kamilto». Ce dernier lance un appel solennel à l’endroit de toute l’assistance pour porter à sa connaissance qu’à compter de cet instant T
«Le dénommé Abdallah Mohamed Housein est exclu de la tribu «Dahlaali». Il répète cette phrase par trois fois.
Et Chehem Hassan, Okal représentant les Ayro-Asso d’ajouter pour clôturer ce douloureux chapitre des anales judiciaires de la Chefferie traditionnelle de Tadjourah «Abdallah Mohamed Houssein ne bénéficiera d’aucun soutien matériel, financier ou autres de la part de sa désormais ancienne tribu «Dahlali», sous peine de voir celle-ci endosser la pleine et entière responsabilité du crime commis par Abdallah».
Joint par téléphone, le responsable coutumier a déclaré en substance, que «Grâce à la stricte application des textes du «Mad’a», le taux de criminalité est extraordinairement bas dans la société...».
C’est d’autant plus vrai, que le dernier homicide – involontaire de surcroît -, enregistré au pays des Sultans, remonte à juillet 1976. Les Djiboutiens peuvent en être fiers et s’en réjouir.
Houmed DAOUD