Ali Hassan Halloyta : Un acteur-clé du processus de désignation et d’intronisation d’un nouveau Sultan à Tadjourah à l’automne 2022.
M. Ali HASSAN HALLOYTA Okal général des Adël-Dinité. Photo prise par M. Abdoulkader MoHAMED SOUMBOUROU dit Nani.
«Il n’est jamais évident de piloter le processus d’intronisation d’un souverain, encore moins de gérer et de maîtriser la très complexe procédure de désignation du défunt souverain des Afars de Tadjourah. C’est pour autant le rôle – combien prestigieux -, et la mission – tout aussi noble -, de Ali Hassan Halloyta, alias Alita...»
Issu de la tribu Adaël-Dinitteh, de la fraction «Gonnitté», Alita est né le 6 octobre 1976 à Tadjourah. Marié, père de quatre enfants M. Ali Hassan Haloyta a succédé en septembre 2017 à son père Feu Hassan Halloyta à la fonction de chef de tribu Adaël-Dinité suite au décès de ce dernier. Bien qu’issu des «Gonnité», c’est à ce chef de tribu que revient le rôle d’entériner ou non le choix porté par la famille d’un Sultan ou d’un Vizir appartenant aux Dinnité.
De manière à éclairer nos lecteurs, il convient de procéder à un petit rappel historique relatif à l’immense responsabilité qui est celle de Alita.
Notons que Dini et Bourhan - qui se partagent à tour de rôle le pouvoir à la tête du peuple Afar -, , qui sont de la dynastie de Haral-Mahïs ne sont pas les aînés de la fratrie.
Selon la légende l’aïeux des «Gonnitté», n’a pas pu accéder à la fonction suprême de Dardar en raison de son handicap physique, ayant entraîné sa disqualification d’office. Or, ce dernier louchait et, que la totale aptitude physique et mentale est requise pour prétendre à cette responsabilité.
Par conséquent, le choix a été porté sur le frère-cadet, qui n’est autre que Dini dont les descendants sont en droit d’accéder au Trône sous certaines conditions, bien sûr. Ce rôle - combien décisif et prestigieux rappelons-le -, joué par Ali Hassan Halloyta est dévolu à sa branche depuis près de un millénaire.
Soulignons que chez les Bourhanto, il n’existe pas de règles particulières quant au choix de celui qui succédera au défunt Dardar ou Banoïta, si ce n’est celles définie en son sein par la famille !
La réforme en profondeur des règles régissant le processus d’accessibilité à la fonction de Dardar est-elle possible à Tadjourah ?
Il est de notoriété publique, que toutes les monarchies du monde - aussi bien arabes ou encore européennes ou bien encore scandinaves - accordent une importance cardinale au strict respect relatif à la lignée des prétendants au Trône.
Notons que ce verrou – qui a toujours existé -, a été sauté en 2022 à Tadjourah sans qu’il ne fasse l’objet d’un quelconque débat ou échanges, qui auraient peut-être pu permettre de dépoussiérer davantage cette institution millénaire.
Outre le rôle de validation du choix familial, c’est aussi sur les épaules de M. Ali Hassan Halloyta que pèse la lourde responsabilité de diriger et d’encadrer les festivités qui marqueront l’intronisation d’un nouveau Sultan en la personne de Son Altesse Ali Habib Ahmed et, d’un nouveau Vizir Houmed Abdoulkader Houmed.
Tout au long des semaines et des mois qui précèdent l’intronisation du Sultan fixée au 24 octobre2022, Alita sera amené à prendre – en concertation avec ses pairs des autres entités tribales -, toutes les décisions importantes allant dans le sens des intérêts supérieurs du Sultanat de Tadjourah et la cérémonie attendue de pieds fermes par tous.
Pour Ali Hassan Halloyta, comme pour l’ensemble de la population du Sultanat de Tadjourah, l’ultime rencontre des Okals de Debnek-Weïla organisée à Tadjourah il y aa deux semaines, est une délivrance.
Epuisé, fatigué par des rencontres à répétitions, des réunions en continus qui ont duré trois longues années, Ali Hassan Halloyta a enfin poussé un ouf de soulagement il y a peu de temps.
Cependant, il a encore du pain sur la planche, mais c’est le moindre mal.
Soutenez-le toutes et tous dans sa mission.
Houmed DAOUD