Burkina Faso/Procès Sankara : La persévérance et la ténacité de Myriam Sankara et des Sankaristes ont payé !
«De l’Atlantique à la Mer Rouge, de l’Océan Indien à la Méditerrané la nouvelle de l’assassinat
du fringant capitaine Sankara a provoqué une onde de choc sur toute l’étendue de l’Afrique ce
15 octobre 1987. Considéré comme une icône de la jeunesse africaine et l’espoir de tout un
continent, le père de la révolution burkinabé a marqué les esprits durant son éphémère règne à
la tête de l’ex Haute Volta rebaptisée Burkina Faso (pays des hommes intègres), du 4 août 1983
au 15 octobre 1987»
«Enfin ce procès a eu lieu, enfin, le verdict est tombé...»
Justice est rendue ce mercredi 6 avril 2022 à la salle des banquets de Ouaga-2000 par le Tribunal
militaire du Burkina Faso à l’icône panafricaine de la lutte contre l’impérialisme, Thomas Isidore
Noël Sankara. Le verdict rendu est allé au-delà des réquisitoires du Procureur militaire qui avait requis
30 ans ferme par contumace pour les absents du procès, Blaise Compaoré et l’adjudant Hyacint
Kafando, et 20 années fermes pour le général Gilbert Diendéré. Rappelons que Blaise Compaoré qui
est le commanditaire du putch sanglant qui a coûté la vie au capitaine Sankara. Il fut frère d’arme et
ami intime de l’ex Président du Faso. Le verdict rendu par le Tribunal militaire condamne le
commanditaire du coup de force sanglant - qui a fauché la vie à 38 ans seulement du chef de l’État
burkinabé et 12 de ses collaborateurs, en l’occurrence Blaise Compaoré à la prison à la perpétuité
pour atteinte à la sûreté de l’État et complicité d’assassinat. L’adjudant Hyacint Kafando, maître
d’oeuvre de la salle besogne, ayant personnellement conduit l’équipée meurtrière ce jeudi noir, a écopé
la peine de réclusion criminelle à perpétuité pour atteinte à la sureté de l’État et assassinat…
Invitée Afrique de RFI, Myriam Sankara a déclaré en substance «Enfin ce procès a eu lieu, enfin le
verdict est rendu...». Tout le monde sait aujourd’hui, que la veuve du bouillonnant capitaine Sankara,
n’a jamais baissé les bras pour réclamer à corps et à cri, 35 longues années durant, Justice pour son
époux. Elle affiche une apparente satisfaction quant à l’aboutissement et, à la lecture des résultats de
son combat. Cependant, elle regrette la persistance dans la négation des condamnés présent et,
l’absence de l’acteur principal du crime qui a été jugé. Elle aurait aimé voir Blaise Compaoré affronter
courageusement la Justice de son pays.
Dans cette affaire, les Africains n’ont-ils pas démontrer qu’ils sont parfaitement capables de prendre
en charge des dossiers aussi complexes que celui qui vient d’être jugé, sans faire appel à la tutelle du
Tribunal Pénal International (TPI). N’est-ce pas une incontestable illustration pour l’Afrique et les
Africains, qu’ils sont à même de rendre Justice eux-mêmes, sans aucun intermédiaire.
Houmed DAOUD