Le collège de Tadjourah souffle ses 50 bougies en 2024..
«Il’y a cinq décennies de cela, le collège de Tadjourah ouvrait ses portes pour accueillir en son sein quelques dizaines d’élèves de la vielle cité et de son arrière-pays ayant passé le cap du niveau primaire. Contactés par nos soins, les acteurs et témoins privilégiés et tout aussi rares ont répondu à nos questions...»
Pour mieux comprendre le pourquoi du comment ayant poussé les autorités locales à doter Tadjourah la blanche et sa région d’un établissement secondaire en 1973, essayons de revenir quelques années en arrière.
Chacun sait que la population ultra-marine n’a jamais été inquiéter par la rigueur de la loi du 28 mars 1882 de Jule Ferry qui imposait l’école publique, gratuite et laïque à tous les enfants de la République âgés de 3 à 13 ans, puis 14 ans à partir de 1936...
Selon Claude Sainte-Beuve, commandant du cercle de Tadjourah de 1963 à 1976 «Il était particulièrement ardu de convaincre la population - singulièrement en milieu rural -, des bienfaits de la scolarisation des enfants de bas âge..» nous a til confié. Toujour d’après Monsieur SainteBeuve «En brousse les familles n’ont jamais été motivées pour laisser la marmaille prendre le chemin de l’école, estimant que dans une telle éventualité, les bêtes risquaient d’être livrées à elles-mêmes et que cela compromettait dangereusement l’existence-même des villages et campements...»
Selon d’autres témoins de cette période charnière pour le territoire, l’année 1967 a marqué un tournant décisif pour le processus de scolarisation massif lancé à travers une campagne de sensibilisation véhiculé par les spectacles organisés sur ce thème et diffusée sur les ondes de la radio et télévision locales.
Cette époque fut baptisée en afar «tekkem-taaxago».
Gracd a à l’indispensable et très efficace appui des Okals de toutes les tribus de la région, Claude Saint-Beuve parvient à faire scolariser de très nombreux enfants à cette époque. La campagne de sensibilisation radiodiffusée aidant…
Six ans plus tard, 1973, il s’est avéré que l’immense majorité de tous ces adolescents passe au la main le cap de l’entrée en sixième.
Il faut construire un collège. C’est encore Claude Sainte-Beuve qui lance l’idée avec l’avis très favorable des autorités coutumières locales et le très précieux concours du ministre de l’enseignement de l’époque Monsieur Omar Mohamed Kamil, l’idée a germé et le projet réalisé&.
Nous y reviendrons en profondeur dans nos prochains articles.
Barago alias combat