Tadjourah «la ville blanche aux sept mosquées» compte une bonne vingtaine de «Fi'ma» (classes d'âge), résolument attachées aux valeur culturelles d'une des plus vielle citée de la sous-région.
Awqe-Kala, qui est une «fi'ma» de quinquagénaires n'est certainement pas censé déroger à la règle régissant la prestigieuse organisation à vocation sociale et culturelle.
Aucun des membres d'Awqe-Kala - qu'il soit de ceux qui l'ont fondé ou, qu'il ait eu la chance d'intégrer la «fi'ma» et d'être accepté par les membres -, ne peut se permettre de violer le principe fondamental de la solidarité sur laquelle elle est fondée...
C'est en Janvier 1980, de retour de vacances de Noël que les membres fondateurs d'Awqe-Kala qui compte une petite douzaine de membres qui ne sont, rappelons-le, que de près-adolescent, créent la Fi'ma baptisée Awqe-Kala..
Parmi ces garçons, quelques uns se distinguent dont Ali Mohamed Ali Gadileh, perçu d'emblée comme meneur d'homme, Feu Daoud Mohamed Rouffa qui n'est plus de ce monde car, disparu en Septembre 1998 dans la fleur de l'âge, 32 ans à peine.
Outre ces meneurs, on peut citer Mohamed Barkat Siradj qui deviendra longtemps après sa création Malak d'Awqe-Kala. Bien sûr, il n'est pas possible de citer tout le monde, mais n'est pas évident non plus, d'occulter ceux qui ont marqué l'organisation et qui continue à le faire encore aujourd'hui, près de 40 ans après sa création, Abdoulkader Ssoumbourou Ibiro, alias «Dabaaba», qui fut le successeur de Feu Mohamed Hamadou, tout premier Malak (Chef). Cet ami a également disparu dans un tragique accident de la route en hiver 1987, à 22 ans.
Depuis la date mentionnée ci-dessus, les effectifs de l'organisation ont décuplé car le système de parrainage lancé fin des années 1980 a connu un franc succès et s'est poursuivi jusque dans les années 1990. Ce qui a fait que, de nombreuses personnes, auprès desquelles le système a eu bonne presse, se sont bousculées sans ménagement pour rejoint Awqe-Kala, même tardivement, puisque cette adhésionn constitue incontestablement le facteur essentiel de l'assimilation sociale de ceux qui sont arrivés à Tadjourah pour des raisons aussi variées que nombreuses...
à tous à une seule et unique condition....»
Pour faire partie de la «Fi'ma» de Tadjourah, il faut tout simplement respecter ses valeurs. Chacun sait que toute organisation qui se respecte, et qui est digne de ce nom dispose des règles et des principes autour desquels les hommes construisent des projets et apportent leur pierre à l'édifice qui contribue à l'harmonie et à la concorde sociale...
Parmi ces garçons – membres d'Awqe-Kala -, qui ne sont plus des adolescents capricieux car la cinquantaine est révolue, on peut noter la présence d'un sage parmi les sages, Ali Rouffa Aden, natif de Tadjourah et incontesté chef coutumier du Grand Weïma.
La présence de Ali parmi cette «bande de copains» d'origines sociales et géographiques diverses, est une valeur sûre, n'en déplaise à ceux qui ne se sentent pas bien dans leur peau et, qui souffrent d'un complexe qui n'a pas sa place au sein du système-même de la Fi'ma.
Il s'appelait Barkat Gourat Hamadou, originaire et natif de la région de Dikhil dans le Sud du pays, adolescent, il intègre la Fi'ma de Tadjourah appelée «Kaxxa Kuria». L'ancien Premier ministre djiboutien a toujours été fier d'appartenir à cette organisation spécifiquement tadjouroise. De leur côté, ses amis de «Kaxxa Kuria» ont également arboré une fierté sans limite de compter parmi eux, Monsieur Barkat Gourat Hamadou bien avant qu'il ne devienue l'une des plus grandes personnalités de Djibouti.
Outre, Monsieur Barkat Gourat Hamadou qui était Afar, il est à noter, que Monsieur Aden Osman, alias Aden Deereh, Djiboutien d'origine somalie a appartenu à la Fi'ma de Tadjorah, il y va de même pour le célèbre ancien expert français du microcosme Afar, le colonel Chedeville qui fut lui aussi, membre d'une des Fi'ma de Tadjourah.
Toutes ces personnalités qui ont adhéré aux Fi'ma de Tadjourah, l'ont fait pas conviction et dans le strict respect des règles du jeu.
L'immixtion dans les affaires familiales des membres ne fait pas partie du mode de fonctionnement des Fi'ma, l'initiative – même marginale -, d'un appel au boycotte du mariage d'un membre de la Fi'ma, n'a jamais fait partie des règles du jeu, en tous cas pas à Tadjourah, encore moins quand cet «appel» vient de la part de fraîches recrues.
Pour finir, saluons tous, la mémoire de ceux qui ont disparu.
Membre-Fondateur d'Awqe-Kala
Membre de Xiine-kala
Pour mieux saisir la portée de ce papier, je vous suggère d'écouter le morceau interprété par Pierre Bachelet "Né quelque part", dont les paroles seraient de Maxime Leforstier....
Pour mieux saisir la portée de ce papier, je vous suggère d'écouter le morceau de Pierre Bachelet "Né quelque part", dont les paroles seraient de Maxime Leforstier....